Pour ceux qui n’ont jamais entendu ce nom, Pikes peak, c’est en premier lieu une montagne dans l’état du Colorado aux États-Unis. Mais c’est aussi le nom de la plus ancienne course automobile de ce pays. Une course de côte, sur cette même montagne, une épreuve contre-la-montre ou chacun doit réaliser le meilleur temps entre le départ qui se situe à 2860 m d’altitude, et le sommet à 4302 m. Sa longueur, 19,99 km et un total de 156 virages.
Cette course a été rendue célèbre par Michel Mouton, Walter Rorhl, mais plus particulièrement par Ari Vatanen avec sa Peugeot 405 T 16 spéciale Pikes Peak, ou encore plus récemment en 2013, avec Sebastien Loeb et sa Peugeot 208 T16 de 900 chevaux.
Au mois de juin dernier, j’ai eu la chance de participer à cette épreuve au volant d’une voiture française. Une Quarkus, la P3 Pikes Peak edition.
Pour ceux qui aiment les chiffres : d’un côté un moteur thermique de 1000cc développant 280 chevaux et prenant jusqu’à 13 000 tours minutes, accoupler à un moteur électrique développement 50 chevaux.
330 ch au total, pour 650kg. Un poids plume obtenu grasse a un châssis totalement innovant qui utilise des technologies inédites en automobile. Les matériaux sont eux relativement « classique » puisque le châssis est composé a 90 % de carbone, 5% de plus sont en carbone kevlar, et la carrosserie quand elle est 100 % en carbone.
Cette Quarkus a été pensée pour la piste mais aussi pour la route puisqu’elle est homologuée. Il y a tellement d’innovation technologiques sur cette voiture qu’il est difficile de toutes les énumérer, et si vous n’avez pas encore entendu parler de ce tout nouveau constructeur tricolore, je vous conseille de jeter un œil à leur site internet.
Cette marque a été créer sur une base logique et implacable, dictée par Collin Chapman : « Light Is Right », a contre-courant de ce qu’il se passe dans le monde de l’automobile aujourd’hui. Mais l’idée de courir à Pikes Peak n’est absolument pas à l’origine du projet. C’est une idée qui m’est venue lorsque Ari Vatanen lui-même m’a parlé de la Quarkus pour la première fois.
De là est parti une histoire folle, quatre mois pour préparer une voiture qui n’était pas destinée à faire cette course.
Colorado Spring c’est la ville au pied de la montagne, au beau milieu des États-Unis. Une petite ville modeste qui vit davantage l’hiver par le tourisme que l’été et à dire vrai il y a peu de choses à faire là-bas en cette période. Mais en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas venus pour faire du tourisme.
Tout d’abord il faut se qualifier. Les essais durent 3 jours, et lors de ces essais, la montée est divisée en trois secteurs.
Pour avoir le droit de participer à la course il faut monter au moins une fois chaque secteur.
Ces 3 jours sont particuliers. Vous devez vous présenter à 3h15 du matin à l’entrée de la montagne, car les essais débutent dès le lever du soleil et se terminent vers 9h, la montagne étant ouverte au public la journée.
On se réveille vers 2h15 du mat, et les journées sont plutôt longues…
Le secteur du haut par lequel nous démarrons vous mets dans l’ambiance de suite. 3900m d’altitude, les températures avoisinent le zéro et le vent est glacial, ce qui a pour vertu de vous réveiller, puis arrive ce moment où le mot « gratitude » très en vogue depuis quelques années prends tout son sens, vous assistez au lever du soleil en altitude…et c’est magique.
Une fois les essais terminés, il faut recharger les camions, remorques, redescendre à notre hangar, débriefer, commencer à travailler sur les voitures…bref, les mécaniciens travaillent jusqu’au soir, pour se coucher au plus tôt a 22h mais le plus souvent vers minuit. Et ça repart a … 2h15 du matin. Les temps de pause sont courts et il est assez fréquent de voir des pieds qui dépassent des fenêtres de véhicules dans le paddock. Les siestes sont une obligation si vous ne voulez pas exploser avant la fin de la semaine.
Le samedi est une journée off et elle est bienvenue !
Je ne dirais pas que ces premiers jours furent une formalité mais le travail est fait et les trois secteurs validés.
Le second jour, le chrono réalisé détermine la position de départ de la course.
Nous rencontrons un problème mécanique et je suis obligé de rouler partiellement au ralenti sur cette montée. Résultat des comptes. Je partirai dernier le dimanche.
Le Paris est déjà réussi puisqu’en quatre mois, nous sommes là avec une voiture qui a été accueillie de façon incroyable par le public. Son look plait a tout le monde et les gens se prennent de passion pour notre aventure. Les 13 000 tours minutes enchante les spectateurs que je vois les bras levés à chaque passage.
Courir aux États-Unis est particulier. Quel que soit le résultat, le public vous motive, vous remercie d’être présent et de participer à ce show. Ils félicitent le simple fait de tenter, d’oser se confronter à l’exercice. Un sentiment de positivité absolue, et il n’y a qu’ici que vous vivez ça.
Notre équipe est accueillie dans un hangar, propriété d’un ancien militaire, un sniper de la guerre du golfe. Son business est la reconstruction et l’entretien de vieux avions militaires américains. Il collectionne des Porsches, certaines d’origine et d’autres un peu plus anciennes customisées en mode Dakar ou outlaw. Au milieu du hangar un énorme drapeau américain, des appareils de musculation, un pont pour bricoler sur ses voitures et un accès sur la base militaire, ou nous avons assisté au décollage de F22 Raptor… on est bien aux États-Unis !
Chaque après-midi je monte la montagne avec une voiture de location pour apprendre, virage par virage, et c’est bien connu l’altitude ça creuse.
J’avais repéré un petit restau sympa au pieds du parc proche de l’entrée et les reviews lues en diagonale semblaient très positive… Le lieu semblait fun, et surtout loin des chaines de fast food.
Effectivement, arrivé sur place, le bar en carrelage bleu avec des chaises hautes jaunes et une deco funky style nouveau Mexique vous mettent dans une ambiance sympatique. … Jusqu’à ce que le boss du lieu s’approche, et, à la façon d’un cowboy, marque l’arrêt devant notre table, dégaine ses menus, et nous lance un « you guys know what you walked in today ? » …
« Eeeuuuuh no .. ! » Repondis-je.
« Here it’s 100% Vegan. »
« Et m… »
Bref, nous ne nous sentions pas de lui faire l’affront de quitter le lieu, moi qui voulais tellement un poulet grillé au bois de Mesquite*, je me retrouve à manger une soupe de piment, plutôt hyper bonne et une sorte de club sandwich chaud à base de faux fromage et de faux bacon, plutôt…sans goût.
Nous nous rattrapâmes le lendemain soir dans un restau mexicain et c’était déjà l’heure de la course.
Un jour de course un peu rude. Le premier secteur réalisé dans les deux minutes était encourageant. La voiture, légère et incisive est déjà performante dans les parties rapides, mais nous rencontrons un problème de boite, et c’est sur le bas-côté que je termine ma course avec un sentiment d’inachevé.
Certes, lorsque vous êtes compétitif, l’envie de gagner est toujours la plus forte, mais lorsque vous vous faites partie d’un projet et d’une équipe qui a des objectifs à long terme, vous comprenez parfois que gagner, c’est aussi poser une brique qui va venir construire quelque chose de plus grand.
Un nouveau constructeur français est né, et c’est bien ! Un peu de patriotisme n’a jamais fait de mal à personne, alors longue vie à Quarkus.
Quand a Pikes Peak, j’ai fait le vœu d’y retourner. Cet endroit est mythique, il y a quelque chose de magnétique dans cette vallée qui vous pousse à y revenir. Tout comme les amérindiens qui depuis des millénaires avaient observé les richesses des minéraux et migraient dans cette partie des « rocheuses », comme les chercheurs d’or venant d’Europe ou d’ailleurs pour la ruée vers l’or de Pikes Peak en 1900, quel qu’en soit l’objet, cette montagne reste définitivement une quête pour l’homme.
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