Ferrari 12 Cylindri Héritière de la Daytona

Le 12 cylindres de Maranello a t il encore une âme avec son passage a l’Euro6e !?

La Ferrari 12 Cylindri, c’est la nouvelle Berlinetta Ferrari. Entendre par cette appellation, une GT, propulsion, a V12 longitudinale en position avant. C’est le design originelle Ferrari. La toute première Ferrari étant la 125 s avec un 12 cilindres de 1.5L, positionné à l’avant. (125cm3 par cylindre, d’ou son nom)

C’est donc la dernière-née d’une ligné qui passa entre autres par la Daytona, la 550 Maranello, la 575, la F12 et enfin la 812 superfast.

C’est inévitable, même si ce n’est pas officiel, la 12 Cilindri reprend les traits de la Daytona, ou 365 GTB de son vrai nom. 

L’inspiration stylistique vient, entre autres, des années 70 et de la conquête de l’espace avec des designs futuriste assez épurés.

On retrouve le trait lissé de la Daytona, le capot avant très long et taillé a la serpe et la zone noire en plexi glace emblématique de la Daytona, désormais simplement laqué noire entre les deux optiques avant, bref on ne peut pas s’y tromper.

Le résultat est le suivant, soit vous adorez, soit vous détestez. Il n’y a pas d’entre deux. Toujours est-il que cela corrobore l’idée de Flavio Manzoni, directeur du design chez Ferrari : « l’Approche Émotionnelle »: Manzoni met l’accent sur l’émotion que la voiture doit susciter. Il croit fermement que le design doit évoquer des sentiments puissants chez le conducteur, un aspect qu’il a poussé à son paroxysme avec la 12 Cylindri.

Personnellement, j’adore, car elle sort clairement de l’ordinaire Ferrari, elle a un caractère affirmé, elle se démarque et j’aime ça. Mais il est compréhensible que ses traits puissent être difficilement appréciés par certains. Il en ressort qu’elle suscite forcément une émotion et en ce sens, le pari de Manzoni est réussi.

Je passe rapidement sur les chiffres pour vous parler dans le détail de ce qui se passe au volant.

Le moteur est basé sur celui de la « 812 competizione ». On a allégé les poids suspendus, bielles, vilebrequins etc, les soupapes utilisent une technologie issue de la F1 dont je n’ai pas le detail, le tout pour faire face à la norme Euro6e qui change en matière de pollution et de norme sonore.

Résultat, Ferrari arrive à sortir 830ch a 9250 tours minutes, un régime maxi de 9500 tours minute, oui, presque 10.000 tours et c’est dingue croyez-moi. On a donc encore progressé malgré la norme…sauf au niveau du couple, ou l’on a un peu régressé. Lorsque l’on sort une nouvelle voiture il va de soi qu’elle doit progresser. Et parce que l’on regarde en premier, c’est la puissance, on privilégie les chevaux. Et lorsque l’on fait cela, on perd en couple. C’est une systématique mathématique.

Néanmoins, pour contrer cette très légère baisse, (elle affiche 690nm) Ferrari a développé une toute nouvelle boite de vitesse a 8 rapports. Les passages sont plus rapides mais aussi et surtout le rapport supplémentaire permet un meilleur étagement de la boite et les accélérations de la 12 cilindri sont donc meilleurs que sa prédecesseure.

En pratique voilà ce qui se passe:

Lorsque vous prenez la voiture en main, elle est facile, docile. Le V12 est à peine présent, mais on l’entend. On l’entend différemment. Il y a peu, voire quasi pas de bruit d’échappement, mais le bruit mécanique du moteur. Le bruit d’une mécanique complexe et noble qui tourne juste à côté de vous. On devine le claquement des soupapes, les pistons qui s’activent, le tout de façon très agréable.

Ça c’est lorsque vous évoluez à bas régime, ce qui est le cas la plupart du temps. Mais je vous rappelle que la plage d’utilisation est grande. Et que pour aller titiller le rouge du compte tours, il faut de la place, beaucoup de place…et pas trop de virages.

Car passer les 6000 tours tout change. L’échappement jusque-là absent, se faity entendre, et entre 6000 et 9000 tours c’est alors lui qui prend toute la place. Dans les aigus, vous n’entendez plus que lui, sauf qu’a 9250 tours, en seconde, vous êtes déjà a 120kmh… d’où le besoin de place, et la difficulté à exploiter les hauts régimes sur route! (En 3eme lorsqu’on approche la zone rouge on est a 180kmh!)

Le moteur est un chef d’œuvre, il vous satellise littéralement d’un virage à l’autre, et d’une voiture totalement docile, elle vous oblige à vous atteler à la tâche derrière le volant parce que les 830 chevaux sont bien là, et lorsque vous les touchez a 9250tr/min vous êtes en général rapidement dans l’urgence de freiner.

Ce n’est plus un jouet, c’est un missile.

Alors non cette Ferrari n’est pas destinée au circuit, c’est une GT. Mais elle n’en reste pas moins une Ferrari avec ce que cela sous-entend: des performances au-dessus de la concurrence dans la même gamme. Des performances époustouflantes, en majeur partie dues à ce moteur unique.

Donc je vous l’affirme, l’euro6e n’est pas venu à bout de ce chef d’œuvre de V12.

Ferrari 1, Euro6e 0.

Ah oui j’oubliais ce détail qui ne change pas, malgré l’empattement raccourci et les roues arrières directrices, une berlinetta Ferrari, ça ne braque toujours pas ! Prévoyez un peu de place si vous avez besoin de faire demi-tour.

A tchao!