L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis soulève de nombreuses questions. Pour l’industrie automobile, l’incertitude est palpable. Les constructeurs européens, en particulier, redoutent les conséquences de ce retour au pouvoir.
L’annonce de la victoire de Donald Trump a eu un impact immédiat sur les marchés financiers. Le 6 novembre, alors que le dépouillement des votes laissait peu de doute sur l’issue des élections, les réactions ont été contrastées.
Tesla, le géant américain des véhicules électriques, a vu son action grimper de 14 %. À l’opposé, l’indice automobile européen du Stoxx 600 a chuté de 0,38 %. Et ce n’était qu’un début. Les constructeurs allemands ont été particulièrement touchés : Mercedes a perdu 2,54 %, Volkswagen 2,91 %, BMW 4,16 %, et Porsche jusqu’à 5,30 %. Ces chiffres traduisent la peur d’une guerre commerciale.
Pourquoi de telles réactions ? Le programme économique de Donald Trump inquiète les acteurs de l’automobile européenne. Son projet de renforcer les droits de douane sur les importations menace directement les exportations de l’Union européenne vers les États-Unis.
Les constructeurs allemands sont les plus exposés. Bien qu’ils produisent de nombreux modèles sur le sol américain, leurs exportations restent conséquentes. Audi, BMW et Mercedes ont toujours été des cibles de choix pour Trump. Déjà, lors de son premier mandat, il avait menacé d’augmenter les droits de douane jusqu’à dix fois les 2,5 % actuels. Cette fois-ci, la menace semble plus sérieuse.
Les constructeurs français, comme Renault ou Peugeot, sont moins vulnérables. Ils sont moins présents sur le marché américain. Cependant, des marques comme Alpine ou Cupra, qui prévoyaient de se développer aux États-Unis, devront revoir leurs ambitions à la baisse.
L’un des piliers de la politique de Trump reste le protectionnisme. Le slogan “America First” pourrait de nouveau se concrétiser par des droits de douane élevés. Le président élu a déjà menacé de surtaxer les véhicules importés. Si une telle mesure est mise en place, elle pourrait pénaliser durement les marques européennes.
Pendant la présidence Biden, des tensions commerciales similaires ont eu lieu. Les États-Unis avaient imposé des taxes de 100 % sur certains véhicules importés de Chine. L’Europe avait répliqué en appliquant des surtaxes sur les véhicules électriques chinois. Avec Trump, ce type de politique pourrait s’intensifier, et les marques européennes en souffriraient davantage.
Donald Trump a toujours critiqué les entreprises qui délocalisent leur production au Mexique. Avec son retour, les constructeurs qui y fabriquent des véhicules pour le marché américain sont en alerte. Par exemple, Honda y produit 200 000 voitures par an, dont 80 % sont destinées aux États-Unis. Toyota, qui assemble ses pick-up Tacoma au Mexique, pourrait aussi devoir relocaliser sa production.
Stellantis, propriétaire de marques comme Chrysler, a déjà été menacé de sanctions sévères. Trump a déclaré vouloir taxer à 100 % les véhicules importés du Mexique si des emplois américains y étaient délocalisés. Les constructeurs devront s’adapter pour éviter de lourdes pénalités. Mais ces ajustements auront un coût.
Donald Trump ne cache pas son aversion pour les voitures électriques. Contrairement à Joe Biden, qui a soutenu l’électromobilité avec des subventions, Trump veut mettre fin à ce soutien. Il a promis de supprimer les incitations pour les véhicules électriques dès son premier jour au pouvoir. Cela pourrait freiner les avancées dans ce secteur.
Les déclarations de Trump contre les véhicules électriques sont nombreuses. Il a même affirmé vouloir “sauver l’industrie automobile américaine de l’anéantissement” en s’opposant aux voitures électriques. Il est probable que ses premières mesures aillent dans ce sens. L’industrie automobile américaine, selon lui, doit rester axée sur les moteurs thermiques.
Malgré ses positions radicales, Trump entretient une relation particulière avec Elon Musk. Le patron de Tesla a été l’un de ses plus grands soutiens financiers pendant la campagne. Cette alliance pourrait influencer les décisions de Trump. Bien que ce dernier critique les véhicules électriques, il a adouci son discours vis-à-vis de Tesla.
Si les critiques de Trump contre l’électrique sont virulentes, Tesla semble être une exception. L’action de l’entreprise a bénéficié de l’élection de Trump. De plus, des rumeurs indiquent qu’Elon Musk pourrait occuper un poste important dans la future administration. Ce soutien pourrait profiter à Tesla, notamment dans le développement de la conduite autonome.
Le système Full Self-Driving (FSD) de Tesla pourrait voir ses restrictions allégées. Cela donnerait un avantage considérable à la marque dans sa course au Robotaxi, un véhicule autonome sans volant ni pédales. Mais cette faveur accordée à Tesla suscite des questions. Le reste du secteur automobile ne bénéficiera-t-il pas des mêmes privilèges ?
L’élection de Donald Trump marque le début d’une période instable pour l’industrie automobile. Les constructeurs européens sont en première ligne, menacés par une possible guerre commerciale. Les projets de droits de douane élevés pourraient bouleverser leurs stratégies.
L’avenir des véhicules électriques aux États-Unis est également en jeu. Le soutien de l’administration Biden pourrait disparaître, ralentissant les progrès de l’électromobilité. Seule Tesla semble épargnée grâce à l’appui d’Elon Musk.
Le retour de Donald Trump promet des changements radicaux. Les prochains mois seront cruciaux pour les constructeurs automobiles, qui devront s’adapter ou subir les conséquences de cette nouvelle présidence.
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